Comment accompagner une victime de VSS ?

Lorsqu’une personne est victime de violences sexistes et sexuelles (VSS), elle se retrouve, très souvent isolée. Les sentiments de honte, la peur, la culture du viol, la peur d’être jugé.e sont autant de raisons qui silencient les victimes, renforçant ainsi leur sentiment d’être seul.e face à leur traumatisme. [...] 

Cela fait bien trop longtemps que les victimes se démènent seul.e.s face à leur traumatisme, une solitude qui vient aggraver celui-ci. Il ne s’agit pas d’une fatalité. Nous avons toutes et tous le pouvoir d’être aidant.e, à notre niveau. Nous sommes tous et toutes capables d’être soutenant.e pour une personne victime de violences sexistes et sexuelles, à condition d’être préparé.e à cela. 

 

Écouter la victime avec bienveillance et non jugement 

  • la laisser s’exprimer librement, sans lui couper la parole 
  • croire la victime et le lui dire « je te crois »
  • Être présent.e pour la victime, à son écoute. Elle peut avoir besoin de raconter plusieurs fois son histoire, sous différents aspects car elle est réduite au silence depuis trop longtemps : tant que vous le pouvez, offrez-lui cette oreille attentive

Respecter le temps de la victime

  •  Ne lui imposez JAMAIS de porter plainte. Vous pouvez l’évoquer car il s’agit d’un crime qui mériterait d’être puni par la justice et que, certaines victimes ont besoin d’une réparation judiciaire. Mais ce n’est pas le cas de tout le monde et la lenteur de la machine judiciaire combinée à la non-formation des policiers et autres professionnel.les de la justice, peut constituer un nouveau traumatisme à la victime.

Condamner IN-DU-BI-TA-BLE-MENT les agresseurs et offrir un SOUTIEN SANS LIMITES aux victimes.

  •  Il est URGENT d’exprimer votre total soutient à votre proche-victime, en la rassurant, en rappelant que l’agresseur n’avait NULLEMENT le droit de s’en prendre à elle, qu’il s’agit d’un délit / crime dont l’agresseur est le SEUL et UNIQUE RESPONSABLE  

Accompagner la victime aux différents rendez-vous nécessaires à sa reconstruction. 

Les différentes thérapies possibles en cas de VSS

Trouver le/la thérapeute adéquat.e quand on a été victime de VSS peut s'avérer être le parcours du combattant. Voici une liste non exhaustive des approches possibles. Trouver le/la tthérapeute pratiquant ces méthodes ne suffit pas, il faut que l'alliance thérapeutique se noue entre le/la patient.e et le/la soignant.e. Cela se joue au feeling. Il faut essayer jusqu'à se sentir en sécurité et confiance.

Partie 1 : se réparer par la santé

-        EMDR

-        ICV : intégration au cycle de vie

-        Psychothérapie avec un.e psychologue spécialiste en victimologie et traumatologie 

-        Équithérapie 

-        Scriptothérapie 

-        Thérapie par la danse, la peinture et les autres formes d’art

-        Réparer le corps : escrime

-        Réparer par les mots et la sororité : les groupes de paroles 

-        Constellations familiales 

-        Réparer le corps : ostéopathie, massage

Partie 2 : se réparer par la justice

-        Porter plainte

-        La justice réparative

Saisir la Commission d'Indemnisation des Victimes d'Infraction (CIVI)

La CIVI (Commission d’Indemnisation des Victimes d’Infraction) est une juridiction qui siège au sein des Tribunaux de Grande Instance (TGI), en charge de fixer les indemnités payées par un fonds de garantie des victimes. Les victimes de violences sexuelles peuvent saisir cette commission pour demander une indemnisation au titre du préjudice subi. 

  • Dans le premier cas, après que la décision de justice soit rendue, la victime dispose d’un délai d’un an après la décision définitive rendue par un tribunal pénal pour saisir la CIVI.
  • Dans le second cas, lorsque le procès n’a pas encore eu lieu, la victime dispose de 3 ans à partir de la date de l’infraction pour saisir la CIVI.

Quelques numéros utiles


Lorsqu’une personne de votre entourage vous confie avoir été ou être victime de violences sexistes et sexuelles, il est nécessaire de s’assurer, avant toutes choses, qu’elle ne soit plus en contact avec son agresseur.e. 

Votre rôle sera alors donc de la mettre en sécurité, de l’éloigner de son/ses agresseur.e.s notamment en lui présentant les dispositifs existants puis en signalant / dénonçant les violences aux autorités. Vous pouvez, entre autres, contacter les numéros suivant en fonction de la situation 

 

  • La police (17) ou gendarmerie (112) lorsque vous assistez à une scène de violences 
  • Le 119 pour signaler des faits sur des mineurs ou des personnes en situation de vulnérabilité : personnes en situation de handicap, personnes malades, personnes âgées, femmes enceintes 
  • Le 39 77 pour les personnes handicapées et personnes âgées 
  • Le 39 19 pour les violences faites aux femmes 
  • Le 0 800 05 95 95 pour joindre le collectif féministe contre le viol (CFCV) 
  • Le 08 842 846 37 qui est une plate-forme téléphonique d’aide aux victimes 
  • Le 01 45 84 24 24 pour joindre l’association contre les violences faites aux femmes au travail (AFVT) 
  • Les cellules de recueil d’informations préoccupantes (CRIP) dont le numéro dépend du département dans lequel vous résidez ; les coordonnées sont disponibles ici